Cléopâtre maîtrisa très tôt les finesses du pouvoir absolu, où fêtes et événements fastueux sont offerts pour asseoir une puissance sans partage, entre séduction et froide cruauté.
C’est enroulée dans un tapis, portée par un serviteur, qu’elle s’introduisit en secret dans le palais dont elle avait été bannie par son jeune frère, le pharaon. Le tapis fut déroulé devant César, ensorcelé par tant d’audace et d’inventivité, qui fit la connaissance de la fière et altière reine d’Egypte déchue, alors qu’elle était à ses pieds.

Après que César soit assassiné, Marc-Antoine reçoit le Royaume d’Orient et souhaite rencontrer Cléopâtre ; elle le fait patienter plusieurs mois, entreprend le voyage jusqu’à Tarse et l’invite à dîner sur un bâteau qu’elle a fait transformer en palais flottant.

Flambeaux et vaisselle d’or étincellent, recettes gastronomiques de Haute et Basse-Egypte se succèdent, des poissons inconnus des romains leur sont servis, Cléopâtre est vêtue en Vénus, le luxe est absolu.
C’est ce soir-là que Cléopâtre mettra majestueusement sa boucle d’oreille avec une grosse perle naturelle dans une jarre de vinaigre pour le transformer en vin, devant une assemblée médusée.
Le lendemain, une procession de serviteurs apportent les présents offerts par la reine d’Egypte : les meubles, objets et vaisselle d’or dans laquelle ils ont dîné la veille sont offerts aux romains, étourdis de tant de largesses, d’autant que les serviteurs font aussi partie du cadeau. Marc-Antoine tombera éperdument amoureux.

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