Toulouse, Albi, Lourdes, Cahors, Millau et Figeac

Ce vaste ensemble est marqué géographiquement par la Garonne, le fleuve vers lequel confluent de nombreuses rivières, Ariège, Tarn, Aveyron, Lot, descendant du Massif central, Gers, Baïse, venues des Pyrénées.

Il possède une extraordinaire diversité de reliefs et de paysages, de productions, d’habitats et de modes de vie. C’est une véritable mosaïque de pays, de haute montagne (chaîne des Pyrénées au Sud), de plaines et de collines entaillées par les nombreuses vallées, de moyenne montagne (Rouergue et marches méridionales du Massif central).

Tous ont en commun une grande richesse culturelle et patrimoniale, un grand respect des traditions, une nature généreuse, et une belle gastronomie dérivée des nombreux produits du terroir. Une qualité de vie réputée. La chaîne pyrénéenne atteint ses plus hauts sommets en son centre, pays des eaux vives, des gaves qui cascadent, des paysages grandioses, des sommets et des cirques. Ces montagnes ont su préserver leur authenticité et leurs magnifiques sites. L’élevage fut longtemps la ressource unique. La transhumance des troupeaux, la fabrication et la commercialisation des fromages, la vie pastorale, réglaient l’organisation sociale des vallées et du piémont. Le thermalisme et le tourisme, hivernal et estival, constituent désormais les atouts économiques essentiels. Les sites et les circuits sont célèbres, Cirque de Gavarnie, Pic du Midi de Bigorre, cols inscrits dans les légendes du Tour de France cycliste. Des stations et villes d’eau attrayantes attirent touristes, curistes et randonneurs recherchant une nature préservée.

L’agriculture s’épanouit dans les plaines et sur les plateaux, jusqu’aux marches des Pyrénées et du Massif central. L’exposition conditionne le choix de cultures. Le maïs, plante gourmande en eau et en soleil, est la production reine, celle qui nourrit les animaux de la basse-cour. Le vignoble trouve ses terres de prédilection sur les collines d’Armagnac (la fameuse liqueur est fabriquée à partir de vins blancs) et sur les rives du Tarn (Gaillac). Dans le domaine de l’habitat le contraste est également saisissant entre montagne et plaine. Trapu, solide, avec murs de pierres et toits de lauzes ou d’ardoises dans les Pyrénées et dans le Rouergue. Elégant, avec murs de briques et tuiles romanes en plaines. La brique habille de rouge et de rose les villages, bastides et églises de toute la région toulousaine. Légère, solide et facile à mettre en œuvre, lumineuse sous les rayons de soleil, elle a permis aux architectes de réaliser des prouesses, notamment dans la réalisation de nefs des cathédrales. Ce qui a fait surnommer cette région la « Toscane française », Toulouse la « ville rose » et Albi la « ville rouge » !

Les richesses culturelles du Midi Pyrénées sont d’une infinie diversité, qu’elles concernent l’histoire, le patrimoine, la langue ou les arts. Car cette terre fut, aux débuts du Moyen-Âge, celle des troubadours. Les seigneurs guerriers se faisaient chevaliers, admirateurs des belles dames, amateurs de poésies en occitan (langue du pays d’Oc) et de musique. La région vécut des pages particulièrement sombres lors de la croisade des Albigeois, quand, à la demande de la Papauté, les armées du roi se lancèrent à l’assaut des fiefs cathares et des possessions des comtes de Toulouse. Ces guerres furent sanglantes et, après la défaite, le Comté fut rattaché au royaume de France. La tragédie ne se termina lors des prises des deux derniers bastions de Montségur et Quéribus, hauts lieux cathares et sites visités aujourd’hui par les touristes.

Comme en Aquitaine, les bastides foisonnent dans toute une partie de la région. Créées au Moyen-Âge pour des besoins de sécurité et de développement économique, dotées d’un statut privilégié, elles offrent de pittoresques bourgades avec remparts, ruelles se coupant à angle droit, halles couvertes, grande place sur laquelle ouvrent l’église et la Maison de la ville (dite des « capitouls »). Plusieurs circuits des villages et des bastides sont proposés qui permettent de découvrir de charmantes localités : Villefranche-de-Rouergue, Najac, Sauveterre et La Bastide l’Evêque, près de Rodez, Castelnau de Montmirail, Cordes, Pennes et Bruniquel, près d’Albi, Lectoure, Condom, Montréal, Fleurance et Montesquiou près d’Auch, Mirepoix, Rieux et Montesquieu près de Foix, Auvillar près de Montauban, etc.

En Midi Pyrénées on peut aisément feuilleter quelques pages d’histoire illustrant la ferveur de la foi chrétienne au Moyen-Âge en parcourant les routes des pèlerinages vers St-Jacques-de-Compostelle. Deux itinéraires très fréquentés, partant l’un du Puy-en-Velay, l’autre d’Arles, traversent la région en direction de St-Jean-Pied-de-Port, dans les Pyrénées occidentales. Les chapelles, hospices et abbayes jalonnant ces itinéraires servirent durant des siècles de lieux de refuge aux pèlerins. L’abbaye Ste-Foy à Conques, le village de Rocamadour, l’abbaye St-Pierre à Moissac, la basilique St-Sernin à Toulouse, St-Bertrand-de-Comminges sont les témoignages les plus prestigieux de ce vaste mouvement. L’art roman connut alors un grand développement selon des techniques importées d’Italie, caractérisées par les frises dites « bandes lombardes » et les campaniles, tours carrées à étages, nombreuses dans le pays. A l’époque gothique se développa un art propre au pays toulousain marqué par l’utilisation de la brique, couvent des Cordeliers à Toulouse, cathédrale d’Albi, etc.

Pour les amateurs d’art pictural, la région a son « triangle d’or ». Trois musées : Toulouse-Lautrec à Albi, Ingres à Montauban et Goya à Castres (les deux premiers nommés étant des enfants du pays). Au pays des mousquetaires, les trois étant toujours quatre, cette promenade picturale peut être complétée par une visite au musée des Augustins à Toulouse, qui présente des œuvres intéressantes de peintres français. Quant à ceux qui préfèrent la légende des trois mousquetaires popularisée par l’œuvre d’Alexandre Dumas, il leur suffit de se diriger vers le Gers d’où est originaire le plus célèbre des gascons, le populaire d’Artagnan !

Avec ses montagnes et ses plaines la région offre une exceptionnelle diversité de loisirs, sports d’hiver, randonnées pédestres ou équestres, escalade, pêche et chasse, mais aussi spéléologie (domaine souterrain exceptionnel), canoë-kayak, rafting, cyclotourisme, etc. Les offres d’itinéraires de découverte sont variées, circuits des plus beaux villages, des bastides, des hauts lieux sacrés, des chemins de St-Jacques, des peintres, etc. Des traditions locales servent de thèmes à des fêtes qui connaissent un grand engouement populaire : courses landaises en Armagnac, ferias, fêtes folkloriques, de la transhumance, de la montagne, aux bestiaux, fêtes médiévales, des fleurs, de la violette, du haricot, de l’ail, des bâtisseurs de cathédrales, spectacles son et lumière, etc. Ici on aime faire la fête ! On ne saurait oublier le rugby, sport d’équipe le plus solidement ancré dans la région, des grandes villes au plus petit chef lieu de canton. Celui qui rassemble et divise, qui maintient une forte convivialité, ravive les passions et fournit des sujets de discussions sans cesse renouvelés. Avant, pendant… et après les matches (troisième mi-temps) !

Outre la passion de la fête, une des caractéristiques communes à cette vaste région est le goût affirmé pour les bons plats. La gastronomie régionale offre des spécialités alléchantes, dont le fleuron est le cassoulet, dont il existe trois variétés, de Castelnaudary, de Toulouse et de Carcassonne. Il existe également deux variétés de haricots, le lingot tarbais et le coco du Lauragais. Volailles, magrets de canards et foies gras, d’oie et de canards, figurent en bonne place dans tous les menus gascons. En Rouergue, la cuisine paysanne propose des recettes avec viandes de porc ou de mouton et les abats sont accommodés en tripoux. La charcuterie de montagne a acquis une réputation justifiée dans les Monts de Lacaune. Les fromages à base de lait de vaches ou de brebis sont produits aussi bien dans les Pyrénées que dans le Rouergue. La fourme de l’Aubrac mélangée à de la purée de pomme de terre donne naissance à l’aligot. Côté vignobles, on trouve des crus locaux parmi lesquels les Gaillac figurent en bonne place.
Aux quatre coins de cette vaste région Midi-Pyrénées on a l’embarras du choix : la gastronomie fait partie intrinsèque de l’art de vivre.

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