Jean-Pierre C. s'occupe de comédiens et se rend chaque année en Avignon. Il parle du Festival.

"On l'appelle Le plus grand théâtre du monde d'où l'affiche du festival 'off' 2010.
Il y a 20ans, certains théâtres s'improvisaient dans des garages, on reconvertissait des lieux pour présenter un spectacle, et la plupart des représentations étaient circonscrites à l'intérieur de la ville. Aujourd'hui, il y a aussi des événements en dehors d'Avignon, notamment sur l'île de la Barthelasse. Les 1000 représentations par jour ont été dépassée en l'An 2000, en 2010 on en comptera 1750 par jour.

La différence entre le 'in' et le 'off' c'est la notoriété des comédiens et du spectacle et cette distinction a été instituée par Jean Vilar, lorsqu'il faisait la sélection. Le 'in' investit le Cloître des Carmes ou la Cour d'Honneur du Palais des Papes et se fait désirer. C'est là que furent données en 2009 les 16h de représentation du Soulier de Satin, pendant une nuit entière.
Le "off" vient en Avignon pour se faire connaître et vit un mois trépidant du premier au dernier jour du Festival.

Tout d'abord l'affichage : il n'est autorisé que 3 jours avant l'ouverture du Festival, autant dire que le marathon démarre tôt pour les intéressés. Et Avignon se couvre littéralement d'affiches en une nuit, au point que chaque interstice de pierre est recouvert : en 2009, Warren Zavatta, petit-fils d'Achille, avait loué une immense échelle et positionné ses affiches très haut ; elles se voyaient de loin et sont restées en place pendant tout le mois. Pour les affiches moins haut placées, c'était plus bousculé.

Collage d'affiches la nuit, parades dans les rues en journée pour tracter, représentations le soir, les festivaliers 'off' ne chôment pas. Artistes et compagnies sont là pour se faire connaître, pour faire parler d'eux et attirer l'attention. C'est en Avignon que viennent tous les professionnels pour découvrir des talents.

Les lieux du 'off', la rue des Teinturiers, une rue mythique et typique, toute en pavés, les voitures patientent et les talons aiguilles sont fortement déconseillés. Les théâtres : Le Chêne Noir, Le Chien qui fume, La Tâche d'Encre, Les Béliers... Il faut surtout éviter la place de l'Horloge et la rue de la République, pourtant massivement investie par les touristes. Les Halles d'Avignon méritent le détour avec leur mur de végétation et le marché. Pour décompresser de la furie avignonnaise, un bain dans le Gardon à Colias est conseillé.

Le Festival d'Avignon, c'est un truc de fous, une ambiance extraordinaire qui demande beaucoup de soi-même et laisse épuisé à la fin du mois. On ne sait rien de ce qu'il se passe dans le monde, c'est un moment à part."

par Isabelle Brigout


Les bons restaurants conseillés par un vrai Festivalier :
Restaurant brocante, rue du Chapeau Rouge
Le Bazou (chez Stéphane)

Interview de Jean-Pierre Créance, Créadiffusion, diffuseur de théâtre

Photos :
©Benoît Vignac, David Lefranc, Guy Hocquel pour ADT Vaucluse Tourisme
©Jean-Pierre Campomar/Mairie d'Avignon
©Vincent Flachaire ( http://www.horizon-provence.com/festival-avignon/ )
 

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