Ajaccio, Porto-Vecchio, Bonifacio, Bastia et l'Ile Rousse

CorseL'île de Beauté, la bien nommée. Paysages côtiers, falaises déchiquetées, criques idylliques, anses majestueuses, ports de pêche, caps et belvédères, rochers roses ou gris, routes en corniche.

Paysages de l'intérieur, vigoureux et compartimentés, montagne omni présente, sommets, torrents et gorges, mais aussi maquis aux odeurs envoûtantes, pinèdes, chênes-lièges, oliviers et vignes. Partout des routes qui virevoltent et des fabuleux sentiers de balade et de découverte. Des villages superbes agrippés au plus haut des collines, suspendus au dessus de précipices. Où que le regard porte, surgissent des panoramas à couper le souffle. Mer, montagne et ciel unis dans une harmonie parfaite.
Magnifique et fière, la Corse envoûte.

C'est peu de dire que l'histoire de la Corse fut tourmentée, elle fut envahie à plus de dix reprises. Très tôt par des peuples venus par mer de Méditerranée orientale, puis par les Phéniciens qui y établirent des comptoirs, les Carthaginois, les Grecs, les Etrusques, les Romains. Elle fut également conquise – en partie, jamais complètement - par les sarrazins avant d'être placée sous la domination de Pise puis de Gênes ; celle-ci dura cinq siècles et fut marquée par des troubles permanents qui expliquent la présence de nombreuses forteresses, remparts et tours de guet en pierre. L'île ne devint française qu'à la fin du XVIIIème siècle, juste avant la naissance, à Ajaccio, du plus célèbre de ses enfants, Napoléon Bonaparte. Au siècle suivant, la Corse, isolée, restée à l'écart de la révolution industrielle qui faisait son chemin sur le continent, connut une période de grande pauvreté qui obligea de nombreux autochtones à quitter leur île. On a dit que vivaient, aux quatre coins du Monde, dix fois plus de personnes d'origine corse qu'il n'en restait au pays. Mais toujours l'attachement des familles, l'amour pour ce pays natal demeura fort. Comme l'exprima si bien une personnalité locale : "Lorsqu'il part de son île, un Corse ne s'en va pas : il s'absente".

La Corse est l'île la plus montagneuse de Méditerranée. Le relief orienté du Nord-Ouest vers le Sud-Est compte plus de 15 sommets, culminant à plus de 2500 m, et partage l'île en deux. Aucun point de l'île n'étant très éloigné de la mer (40 km maximum), les torrents dévalent les pentes à des vitesses fantastiques, c'est un pays de cascades et de gorges. Les paysages, sublimes, récompensent les randonneurs, particulièrement ceux qui empruntent le fameux « GR 20 », tracé près de la ligne de partage des eaux. Le plus remarquable des sentiers de grande randonnée européen aux dires des connaisseurs. Il est situé entièrement dans le parc naturel régional de Corse qui couvre plus du tiers de la superficie de l'île, la plus belle réserve naturelle du bassin méditerranéen. La vocation de cet organisme est non seulement de protéger la nature mais aussi d'aider au maintien d'une population vivant de l'économie rurale.

Protéger la nature, voila une tâche exaltante quand on connaît la richesse de la flore et de la faune corse. La protection contre les agressions externes, offerte par l'insularité, reste en effet insuffisante, l'équilibre est fragile, menacé en permanence. Certaines espèces animales ont totalement disparu ; fort heureusement, d'autres, comme le balbuzard, ont pu être sauvées ou réintroduites. Un effort et une grande vigilance devraient permettre de préserver cette faune de montagne dont le plus emblématique animal est le mouflon de Corse. Les forêts occupent de vastes espaces, pin ou hêtre en altitude, châtaigniers et chênes-lièges plus bas. Le châtaignier, arbre symbole de l'île, permit de nourrir des générations de paysans pendant des siècles grâce à la farine de la châtaigne. C'est l'arbre symbole. L'administration génoise alla jusqu'à en réglementer la possession en allouant quatre châtaigniers par famille ! Dans certaines régions, la coutume voulait que lors des mariages on serve vingt-deux plats à base de châtaignes. De nos jours ces arbres, bien moins nombreux, servent essentiellement de nourriture aux sangliers et aux porcs qui vivent en liberté. On connaît l'exceptionnelle qualité du jambon corse et la réputation de sa charcuterie. Quant aux autres animaux domestiques, chèvres, moutons, vaches, ils se sont adaptées aux conditions locales et ont donné naissance à des variétés propres à l'île. L'élevage a été longtemps la principale activité de l'île et a donné naissance à une production fromagère réputée qui perdure. Qui n'a dégusté "la" spécialité propre à l'île, le succulent brocciu, fromage blanc à base de laits de brebis et de chèvre mélangés, qu'on retrouve également dans de nombreux plats, soupes, omelettes ou canellonis !

La Corse possède plus de 1000 km de côtes découpées. Seule la plus grande partie de la côte Est, plate, sablonneuse et bordée d'étangs fait exception. Ces rivages sont, avec le soleil, l'atout, le trésor de l'île, d'autant qu'ils sont pour l'essentiel sauvegardés. Le tourisme, né au XIXème siècle, a pris un essor considérable depuis quelques décennies avec le développement des moyens de communication reliant l'île au continent. Les paysages côtiers ont de tous temps inspiré les écrivains et les peintres, envoûté les touristes. Falaises du Cap corse. Calanques de Porto. Citadelles de Calvi ou Bonifacio. Tant d'autres rivages. Des immenses plages de sable fin. Des petits ports où les bateaux se balancent au gré des vagues. Des villages de pêcheurs aux maisons colorées blotties autour de leur église. En arrière plan des collines couvertes de maquis. La Corse quoi ! Dans toute sa splendeur, son authenticité. Et que dire des splendides lumières méditerranéennes ? Un des plus beaux hommages vient du peintre Matisse : « C'est en allant dans ce pays merveilleux que j'ai appris à connaître la Méditerranée. J'étais ébloui, là-bas tout brille ; tout est couleur, tout est lumière. »

La mer, l'insularité conditionnent la vie du pays et des gens, façonnent leurs modes de vie. Comment s'étonner qu'ici le sentiment d'appartenance soit aussi fort et les traditions aussi vivantes ! La langue est un élément important pour exprimer ce particularisme corse, tout comme la musique polyphonique et les chants qui retrouvent un regain de popularité. La Corse est également une terre de légendes, de croyances et de rites. Il se disait par exemple que les bergers, proches de la nature, savaient lire certains signes du destin et prédire l'avenir grâce à une patte de chevreau, que les voyantes savaient guérir toutes sortes de maladie et même opérer à distance. On contait aussi que des sorcières pouvaient venir sucer le sang des petits enfants pendant leur sommeil et on jetait quelques gouttes d'huile dans une assiette pour déceler les envoûtements et les déjouer…

A l'époque romane, les Pisans qui occupaient l'île firent construire des cathédrales et des églises aux murs de pierres d'une variété de couleurs exceptionnelle. Plus tard, à partir du XVIème siècle, les Génois édifièrent des enceintes bastionnées pour protéger les villes et des tours de guet destinées à surveiller la mer, à prévenir la troupe quand les navires des pirates barbaresques approchaient de la côte, de repère pour les bateaux et de postes de douane dans les ports. Le drapeau frappé d'une tête de maure rappelle ces attaques ! On compte quelque 90 tours de guet édifiées le long du littoral. Ce patrimoine fortifié (Bonifacio, Corte, Calvi, St-Florent, etc) constitue un atout touristique majeur et original dans le paysage corse. Le patrimoine religieux de l'époque baroque, marqué par l'influence génoise, est riche en belles façades agrémentées de volutes et de courbes et en intérieurs richement décorés. Les clochers ou campaniles, souvent remarquables par la hardiesse de l'ouvrage et la qualité de la pierre, étaient souvent construits en dehors de l'église, comme en Italie. Dans les villages pauvres on accrochait tout simplement la cloche à une branche d'arbre !

On cite souvent le vieux proverbe qui dit "on mange, on boit et on est heureux" pour qualifier la qualité de la vie en Corse, laquelle s'ajoute au climat privilégié et à la beauté du pays. Un art de vivre authentique qui plonge ses racines dans le passé. A la trilogie des productions locales traditionnelles, charcuteries, fromages et vins, il convient d'ajouter les fruits du terroir, clémentines, kiwis, avocats et ceux de la mer, poissons et crustacés, etc. La viande de cabri est accommodée dans de nombreuses recettes, dont le fameux ragoût à la polenta (bouillie de farine) une des spécialités traditionnelles. Respect des traditions oblige, dans toute l'île, les fêtes et manifestations traditionnelles sont nombreuses : fêtes napoléoniennes, processions diverses, concerts et poésies corses, voix de Corse, foires au cochon, journées du brocciu, foires de la châtaigne, des produits du terroir, du vin, de l'olivier, de l'amandier, etc.

Le respect des traditions fait partie des principes de vie d'un peuple fier. De l'âme corse.

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