Marseille, Avignon, Aix-en-Provence, Arles, Gordes et Orange
Provence, un nom qui chante. Comme son parler. Une quintessence de "la" région méditerranéenne.
Un pays de soleil, de lumière, de ciel bleu azur lavé par le Mistral, paré de côtes pittoresques, d'oliviers argentés, de champs de lavande, de garrigues odorantes, de pinèdes où chantent les cigales. Une région possédant des sites prestigieux, naturels ou fruits du travail de l'homme, d'une étonnante diversité, de pittoresques villages et de grandes villes historiques. Un carrefour des civilisations méditerranéennes qui ont laissé un patrimoine exceptionnel, arcs de triomphe, arènes et théâtres. Un pays attaché à ses légendes et à ses traditions, chanté par ses poètes, dans la langue des troubadours. Un pays contrasté, celui des grands chocs culturels et des petits plaisirs de tous les jours…
C'est grâce à sa situation privilégiée que Marseille fut choisie par les Grecs et devint un port et un comptoir commercial des plus actifs de la Méditerranée. Lors de l'occupation romaine la province, traversée par la Via Domitia qui reliait Rome à l'Espagne et la via Agrippa conduisant vers le Nord de l'Europe, connut un important développement comme en témoignent de prestigieux vestiges. Parmi les mieux conservés, les arênes et le théâtre d'Arles, l'arc de triomphe et le théâtre d'Orange, les vestiges d'habitations de Vaison-la-Romaine, etc. Sur ces voies de passage, invasions et conflits se succédèrent au cours des siècles. Les habitants du puissant Comté de Provence - dont Aix-en-Provence fut longtemps la capitale - durent à certaines époques se réfugier sur les hauteurs, donnant naissance à de pittoresques villages. L'agriculture et le commerce se développèrent mettant à profit les périodes de paix. Au cours des derniers siècles de nombreux courants migratoires ont fait de cette région un creuset de populations venues de divers horizons et de Marseille la ville la plus cosmopolite de France.
La grande cité phocéenne suscite toutes les passions. Chantée et adulée par les uns, brocardée par les autres, la ville ne laisse personne indifférent. Elle est unique en France par son site exceptionnel, sa vitalité, par ses multiples "quartiers-villages" – plus de cent - attachés à leurs particularismes et leurs traditions, par ses symboles, le vieux port, la Canebière et la "Bonne mère" (Notre-Dame-de-la-Garde). La route de la corniche offre des points de vue superbes sur le port, la rade, le légendaire château d'If, les îles du Frioul. Le panorama en direction du cap Croisette est une splendeur avec ses pointes rocheuses, criques, plages sablonneuses, îlots, cabanons fleuris, les palmiers, les arbousiers, minuscules ports de pêche, restaurants cachés parmi les pins. Les paysages de la ville, les couleurs et la lumière conquirent les peintres impressionnistes, Cézanne, qui séjourna au port de l'Estaque, Dufy, Braque.
Sur le littoral méditerranéen, à deux pas de la métropole régionale, deux bijoux de la nature, totalement contrastés, les calanques à l'Est, la Camargue à l'Ouest. Les calanques offrent des paysages à couper le souffle, des baies profondes et étroites, une symphonie de couleurs. Les falaises vertigineuses aux teintes vives, des rouges ou des bruns, plongent verticalement dans des eaux turquoises et réservent un cadre somptueux aux marcheurs et aux amateurs d'escalade ; les fonds marins escarpés de cette côte furent longtemps des lieux privilégiés de pêche en raison de la diversité des espèces de poissons, rascasses, rougets ou mérous avant que la ressource se tarisse. Contraste avec la Camargue, paysage unique en France, où les marécages se confondent avec une terre mouvante. Le Rhône a déposé des quantités d'alluvions brassées par la mer et s'est déplacé au hasard des crues, isolant des marais. Cet immense delta sillonné par les roubines, gorgé de sel, soumis au vent et au soleil, abrite une flore exceptionnelle et une faune rare. Les flamants roses viennent y nidifier parmi des centaines d'espèces d'oiseaux. C'est le royaume des troupeaux sauvages, des taureaux noirs destinés aux corridas (Arles, Nîmes, Stes-Maries) ou aux courses à la cocarde, des manadiers, des gardians en costumes locaux, montés sur leurs chevaux blancs qui rassemblent les troupeaux… La Camargue offre aux visiteurs d'inépuisables sujets de découverte.
Le patrimoine artistique de la région est exceptionnel. La ville d'Avignon y tient une place à part. Elle fut le théâtre d'un épisode historique important. Les Papes, fuyant l'insécurité de Rome, trouvèrent refuge dans la ville qui devint capitale de la chrétienté durant plus d'un siècle (XIVème). L'art gothique s'y épanouit : de cette période datent les remparts, le Palais des Papes, des couvents, églises et édifices destinés à abriter les membres de la Curie. Quant à l'ancienne capitale de la province, Aix-en-Provence, ville culturelle et artistique, elle possède un remarquable ensemble d'hôtels particuliers des XVIIème et XVIIIème siècles ; on y évoque le souvenir du "bon roi René", souverain de Naples, comte d'Anjou et de Provence, personnage atypique, épris de poésie et de peinture, qui embellit la ville. Dans la patrimoine régional figurent aussi les "villes romaines", Orange, Vaison et Arles, l'ancienne capitale de la Gaule romaine. Enfin, pour ceux qui sont sensibles à l'harmonie, au calme et à la contemplation, la Provence possède de superbes abbayes de l'époque cistercienne que l'on désigne comme les trois sœurs, Sénanque, Silvacane et Le Thoronet, ensembles remarquables par leur sobriété et l'absence de décorations ostentatoires.
La nature a gâté la Provence. Vers elle convergent les eaux du Rhône et de la Durance. L'eau source de vie, personnage central de plusieurs romans de Jean Giono décrivant avec réalisme la vie des paysans d'autrefois. L'agriculture moderne pèse toujours très lourd notamment dans le Comtat venaissin et la vallée de la Durance qui figurent parmi les principaux producteurs maraîchers de l'hexagone. Des haies de cyprès quadrillent les champs pour protéger les cultures du Mistral qui débouche avec force dans le sillon rhodanien. Ce vent qui fait plier les arbres, claquer les volets, et qui, dit-on, peut parfois rendre fou ! Mais ce vent nettoie le ciel, chasse les nuages, offre le soleil. C'est lui qui, autrefois, faisait tourner les ailes des moulins, si poétiquement popularisés par Alphonse Daudet.
Le sommet du Mont Ventoux, le Géant de Provence, est un merveilleux point d'observation. Que de sites enchanteurs ! Dentelles de Montmirail, plateau de Vaucluse, montagne de Lure, vallée de la Durance, plateau de Valensole, massif du Luberon, montagne Sainte-Victoire (immortalisée par Cézanne), massif de la Sainte-Baume, Alpilles… Chaque massif a ses charmes. Quoi de plus attachant que les pittoresques villages blottis les pentes du Luberon ! De plus charmant qu'une balade dans les carrières d'ocre de Roussillon et de Rustrel ou dans les champs de lavande aux parfums enivrants du plateau de Valensole en juillet ! De plus excitant qu'une promenade aux Baux-de-Provence, site minéral, citadelle des légendes, de fées ou de lutins. Ces paysages ont de tous temps suscité l'admiration des visiteurs, inspiré les artistes peintres qui se sont nourris de la Provence et lui ont donné le meilleur d'eux-mêmes. Tous peintres de la lumière. Cézanne, l'enfant du pays , Van Gogh, qui s'installa à Arles, Signac, Braque, Picasso, de Staël, les fauves, Derain, Dufy, Matisse, etc. Fascinés par les paysages, ils surent jongler avec le soleil, avec les couleurs éclatantes où se mêlent les bleus du ciel et de la mer, les jaunes et les rouges du soleil, les ocres et les blancs des falaises, les verts des forêts, les gris argentés des oliviers…
La littérature provençale est également brillante, en particulier dans la langue originelle du pays, le provençal, dialecte de langue d'oc. Les poètes troubadours provençaux connurent un grand succès dans les cours d'Europe. Pétrarque retiré à Fontaine-de-Vaucluse s'inspira du pays et de ses habitants. Au XIXème siècle, Frédéric Mistral et son mouvement le félibrige relancèrent avec passion la langue provençale. La région fut aussi et de tous temps une source d'inspiration inépuisable pour les écrivains. Le pays et les hommes sont admirablement décrits dans les œuvres de Jean Giono, Alphonse Daudet et Marcel Pagnol, qui ont tant aimé leur Provence natale. Certains personnages, devenus emblématiques de la région, ont été largement popularisés par le cinéma, Tartarin de Tarascon, Marius, Fanny et César. Comme les bergers et paysans de Haute-Provence, le vieux port de Marseille et le ferry-boat ! L'accent savoureux, inégalable, l'art de conter permet de transformer un fait anodin en épopée !
Les provençaux ont toujours porté le plus grand attachement aux traditions locales et aux coutumes anciennes. A chaque Noël réapparaissent les santons, ces délicieux petits personnages ou animaux d'argile peints à la main, qui décorent les crèches. Autour du Christ figure la représentation imagée des métiers typiques d'antan, berger, meunier, lavandière, pécheur, rémouleur ou "tambourinaire". Noël en Provence a toujours été une fête importante qui sacrifie à de véritables rites, celui du "gros souper" du réveillon et des treize desserts, en hommage au Christ et à ses apôtres. De même, pas de folklore provençal sans les "tambourinaires" jouant de la flûte et du tambour pour accompagner la farandole et sans les costumes traditionnels aux couleurs chatoyantes, notamment celui de la belle arlésienne. Pas de belle messe de minuit sans "pastrage", les bergers offrant un agneau au Christ au son des fifres et des tambourins. Et comment imaginer une belle journée de détente sans une partie de pétanque ? Au pays de la convivialité, la pétanque est un rituel, une institution. Beaucoup plus que l'art de pointer, de tirer, de mesurer ou de compter les points, de les commenter, la pétanque illustre un art de vivre !
En Provence, tout au long de l'année se déroulent des manifestations qui puisent leurs origines dans une tradition ancienne, religieuse ou païenne, dans une spécialité locale : fêtes de la chandeleur, corso carnavalesque, feria pascale, fête des gardians, pèlerinage des Gitans (Stes-Maries-de-la-Mer), feria du cheval, courses à la cocarde, journées des plantes méditerranéennes, fête de la tarasque, de la mer, foires aux santons, biennale de l'art santonnier, fête de la céramique, fêtes de la lavande, du riz, des vendanges, olivades, fêtes de la transhumance, des bergers de Provence, messes de minuit avec "pastrage", etc. Les offices de tourisme renseignent sur ces différents événements et donnent des idées d'itinéraires de découverte ou de routes à thèmes qui permettent de satisfaire toutes les curiosirés.
Quant à la gastronomie provençale elle marie avec élégance et imagination les produits de la mer et ceux de la terre. Pour la qualifier on parle invariablement de "cuisine de soleil" et on désigne un plat roi, la bouillabaisse. Les recettes peuvent varier en fonction des espèces de poissons dont on dispose (rascasse, rouget, congre, etc) mais on l'accommode toujours avec les légumes de pays, la rouille et les herbes. Les herbes des fameux marchés de Provence hauts en couleurs, en saveur et en odeur ! Romarin, thym, sariette, laurier, estragon, basilic, sauge, serpolet, etc, qui permettent d'accommoder les plats au gré de l'inspiration de la cuisinière ou du cuisinier. Une symphonie d'arômes. On ne saurait oublier bien sûr l'ail et l'huile d'olive, l'aïoli, l'agneau de la Crau ou des montagnes, les fromages de chèvre ou de brebis. Pour arroser le tout, la Provence produit des vins de grande qualité, de côtes en costières, parmi lesquels les prestigieux Côtes-du-Rhône, les côtes de Ventoux, du Luberon ou de Provence. Et pour épancher la soif, à la fin d'une chaude journée d'été, pourquoi ne pas déguster un petit pastis dans un de ces endroits charmants que les provençaux savent si bien aménager. Par exemple sous une tonnelle ou à l'ombre d'un figuier centenaire dans lequel les cigales ont élu domicile...
En Provence on parle peu d'art de vivre, on le pratique au quotidien.
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